AVANT DE DEVENIR ASTROLOGUE
On ne vend pas de l’astrologie comme on vend du café. C’est pourquoi, avant d’ouvrir un cabinet libéral ou de vous installer en autoentrepreneur (ou si votre cabinet déjà ouvert a du mal à démarrer), le plus important est de bien situer votre proposition par rapport à la demande d’une clientèle potentielle. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte et de préférence dans l’ordre suivant.
VOULEZ-VOUS VRAIMENT ETRE PROFESSIONNEL ?
Si l’astrologie ne représente pour vous qu’un art (y compris de vivre), la matière première d’une recherche fondamentale ou un trésor « ésotérique » à ne diffuser qu’auprès d’un public déjà averti, vous vous situez dans un courant dominant mais qui ne favorise pas du tout le développement d’une pratique professionnelle.
Si vous tenez à conserver ce point de vue (par ailleurs tout à fait honorable), vous aurez certainement du mal à « vendre » vos services de façon assez rentable pour en vivre même modestement.
En revanche si l’astrologie est pour vous, comme me l’a dit un jour une bonne conseillère, « l’amie des mauvais jours », vous aurez sûrement à cœur de placer la relation d’aide au centre de votre pratique en vous assurant la formation psychologique nécessaire. Certaines écoles d’astrologie proposent aujourd’hui la double formation. Et c’est ce que demande actuellement la plupart des clients.
VOTRE RAPPORT A L’ARGENT
En partant du principe que les frais professionnels (charges comprises) représentent entre 50 et 60% du chiffre d’affaires d’un cabinet libéral en vitesse de croisière (plus de deux ans d’activité) et près de 30% en autoentrepreneur, il est important de vous interroger en second lieu sur votre rapport à l’argent : êtes-vous vraiment d’accord intérieurement sur le fait de gagner votre vie en monnayant votre passion pour l’astrologie ? Ne répondez pas trop vite. Ce n’est pas toujours évident et il importe d’être très clair sur ce sujet.
Par exemple, si le terme « client » utilisé ci-dessus vous a choqué et vous semble peu adapté à la noblesse de l’astrologie, vous n’êtes sans doute pas prêt à envisager d’en faire un métier à part entière. Sachez que légalement, tous les professionnels libéraux (à l’exception des médecins qui ont des patients), vivent d’une « clientèle ». Les astrologues, qui refusaient de s’inscrire dans une démarche considérée comme «commerciale » n’ont fait que retarder, de mon point de vue, l’enregistrement de l’astrologie dans la nomenclature officielle des activités répertoriées. Ce qui existe depuis la création de l’autoentreprise sous la rubrique « autres services à la personne ».
Si la relation d’aide et l’argent ne vous semblent pas compatibles, n’envisagez pas une installation professionnelle avant d’avoir creusé le sujet et interrogé votre propre histoire. Sinon, vous courrez au devant de la déception ou de l’échec, car vous ne mettrez pas en œuvre (inconsciemment le plus souvent), les moyens nécessaires pour réussir.
En outre, dans la mesure où le potentiel de clientèle des astrologues est (encore) assez restreint, et sujet à des variations périodiques assez importantes, mieux vaut ne pas être dans une nécessité financière pressante : ne lâchez pas une activité rémunératrice avant d’avoir acquis l’assurance d’une certaine continuité de consultations, voire de cours. Nous vous proposons plusieurs solutions alternatives et légales dans cette rubrique. L’une d’entre elles devrait vous convenir.
FIXEZ LE PRIX ACCEPTABLE DE VOTRE PRESTATION
Le prix d’une intervention dans n’importe quel domaine est aligné sur trois critères :
– le prix moyen du marché local.
– le prix auquel vous estimez vos services.
– ce que les gens sont prêts à vous payer.
Votre tarif doit être établi sur la moyenne des trois facteurs.
En clair : si vous êtes débutant, alignez-vous un peu en dessous du prix des professionnels locaux , mais pas trop, car vous ne serez pas crédible, attirerez une clientèle de voyance, et vous aurez du mal ensuite à remonter la pente.
Si vous disposez d’une réelle valeur ajoutée (astropsychologie, coaching d’entreprise, orientation professionnelle, etc.), vous pouvez adapter votre tarif à la hausse, votre référence demeurant celle des praticiens spécialisés indépendants (dans des disciplines proches ou analogues) installés dans votre région.
Pour indication, une consultation d’une durée normale (une heure et demie) avec préparation préalable, chez un professionnel déclaré, coûte en moyenne nationale 100 à 120 Euros. Le prix peut grimper jusqu’à 150 à 200 Euros (notamment en région parisienne), chez un astrologue assez connu pour disposer d’une liste d’attente. Au-delà, nous nous situons dans la sphère des vedettes dont les tarifs n’entrent dans aucun barème de référence.
DETERMINEZ VOTRE MARCHE POTENTIEL
Cet alinéa mériterait une rubrique à lui tout seul. Avant de vous lancer, il est nécessaire de vous interroger tout autant sur l’étendue de vos propositions (et les limites intérieures que vous y mettez), que sur l’existence d’une clientèle assez nombreuse et susceptible d’être fidélisée dans la région où vous souhaitez vous installer. Car pour vivre de l’astrologie, vous devrez dépasser la sphère locale et souvent départementale.
A) recherchez la bonne position géographique
Regardez autour de vous est la première démarche : quand il existe un véritable marché, les propositions professionnelles se multiplient. Quand ces dernières sont rares, le plus souvent la demande l’est tout autant. Evitez de vous installer dans un désert professionnel : mieux vaut faire face à la concurrence toujours plus stimulante que de végéter en attendant le client.
Le mieux est de vous rendre sur le site des Pages Jaunes et de rechercher les astrologues sur votre département et tous les départements limitrophes. Il existe également quelques associations astrologiques en France. En vous rendant sur leurs sites vous pourrez repérer la densité de professionnels dans votre environnement. S’il n’existe qu’un ou deux praticiens, vos efforts promotionnels risquent de rester vains, quel que soit votre talent. A titre d’exemple, l’Est de la France est un vrai désert astrologique alors qu’il existe de nombreux astrologues dans la Région Parisienne, la région Rhône-Alpes ou l’Aquitaine.
B) démarquez-vous, mais pas trop
Vous n’êtes ni un voyant ni une cartomancienne, tout le monde est d’accord là-dessus. Sauf exception, quelqu’un qui choisit de s’adresser à un astrologue, n’est pas dans une démarche exclusive de prévisions. Même si une bonne maîtrise en la matière a tendance à fidéliser les clients.
C’est donc à vous d’être clair sur vos propositions et d’avoir une certaine rigueur dans votre propre démarche. Pour vous démarquer, n’hésitez pas à mettre en valeur ce que vous savez faire de mieux et dont vous avez la meilleure expérience. Ne multipliez pas les propositions au départ : en général, l’homme ou la femme à tout faire dans des disciplines variables n’est pas très crédible auprès d’une clientèle avertie des potentiels réels de l’astrologie d’aujourd’hui.
Rien ne vous oblige à répondre à des questions qui n’entrent pas dans la définition de votre pratique et/ou de votre déontologie. Une éthique bien comprise suppose seulement d’en informer vos interlocuteurs avant de fixer un rendez-vous. Vous éviterez ainsi de recevoir des gens qui ne vous solliciteraient que sur la résolution magique de leurs problèmes et susceptibles de drainer vers vous une clientèle dont les demandes ne correspondent pas à la réalité de vos propositions.
Cependant, vous réduirez considérablement votre potentiel de consultations si vous négligez, dans votre approche, les interrogations de base sur la vie quotidienne. Vous constaterez vite qu’il n’existe pratiquement pas de consultation sans au moins une question sur :
– La vie affective et relationnelle
– La vie professionnelle ou l’insertion sociale
– Une recherche d’aide à la décision dans les grandes périodes de changement.
– La santé en général (laissez la maladie aux médecins !).
Cela implique, sans jouer au sorcier, d’élargir l’entretien sur une perspective (limitée dans le temps) de l’activité des prochains transits ou directions, avec toute la réserve nécessaire pour laisser à vos interlocuteurs la responsabilité de leurs propres décisions. Vous éviterez ainsi de vous sentir imparti d’une obligation de résultats (vous ne vendez pas des machines…), sans pour autant négliger votre obligation de moyens (formation et compétence).
C) cernez votre véritable marché
Dans la mesure où l’astrologie est encore mal connue du grand public, les sollicitations que vous recevrez au début vous obligeront à vous positionner clairement en tant qu’astrologue en dialoguant avec vos clients sur ce que vous pouvez leur apporter avant de définir avec eux le jour et l’heure du rendez-vous.
Après un an d’activité, comparez votre « carte de services » initiale avec les retours de satisfaction de vos clients. Cela vous permettra de mieux cerner vos propositions autour des points forts que les autres vous reconnaissent, et sur la base desquels ils peuvent assurer votre renommée. Vous pouvez également être conduit à revoir vos tarifs, en évitant de les brader.
Si après deux années, votre activité n’a pas tendance à s’accroître régulièrement (par l’effet de cumul entre anciens et nouveaux clients notamment et l’élargissement de votre zone d’influence), il sera temps de vous poser quelques questions sur les dissonances existant entre vos ambitions astrologiques, votre positionnement professionnel, social ou familial en général, et l’état de vos finances. Il se peut également que la date de déclaration de votre entreprise ait été mal choisie, trop tardive en lunaison, par exemple. Dans ce cas, n’hésitez pas à fermer (légalement) votre cabinet et à vous déclarer de nouveau à une date (prévisions à l’appui) offrant des perspectives plus favorables sur au moins trois années.
VOTRE MARKETING PERSONNEL
Il est toujours intéressant, pour se lancer, d’établir le contact avec les personnes ou organismes susceptibles de vous recommander à bon escient. Inutile d’inonder le marché avec votre documentation. Visez juste. Contactez les centres de conférences et de documentation publique, les journaux, et médias locaux. Préparez des petits dépliants (flyers) et des cartes de visites que vous déposerez régulièrement partout où votre clientèle potentielle est susceptible de passer. Evitez les parutions publicitaires dont le rapport résultats/prix est le plus souvent médiocre et qui ne vous vaudront que des sollicitations d’autres journaux… ou l’inscription automatique dans des annuaires de voyance.
Les Pages Jaunes ne sont pas non plus une très bonne référence : non seulement leurs propositions sont hors de prix, mais leur classification automatique risque de ne pas correspondre du tout à vos propositions réelles. Créer votre propre page Internet est souvent une bien meilleure solution. Cela représente souvent une bonne source de clients régionaux. Par ailleurs, précisez bien vos heures de permanence téléphonique sur votre page professionnelle : cela vous évitera (le plus souvent) de recevoir des appels des personnes habituées aux sites de voyance, qui n’hésitent pas parfois à appeler au secours à n’importe quelle heure du soir ou de la nuit.
Enfin, sachez que les gens qui ne vous connaissent pas laissent rarement des messages sur les répondeurs. Arrangez-vous pour faire suivre vos appels de façon à ce qu’on puisse vous contacter directement, même si vous devez proposer à vos interlocuteurs de les rappeler ultérieurement. Ou dotez-vous d’un téléphone fixe uniquement dédié à votre activité qui enregistre les numéros d’appels et les messages.